Conservation et intégration de la forêt sacrée Noundahozoun

Pays : Bénin

Zone d’intervention : Forêt Hlanzoun et Noundahozoun

Association partenaire locale : Ecodec

Contexte local :

Hlanzoun est la seule forêt marécageuse avec un cours d’eau permanent connue en Afrique de l’Ouest. Sa superficie d’environ 2.945 ha est située au Sud‑Bénin dans l’arrondissement de Koussoukpa, commune de Zogbodomey. Cependant, d'après notre étude, sa superficie serait plutôt comprise entre 800 et 900 hectares. Elle est incluse dans la zone de plateaux d’altitude faible traversée par la ‘dépression de la Lama’. Sa localisation géographique précise se situe entre 7°02’ - 7°05’ N et 2°15’ - 2°18’ E. L’altitude de la zone au nord de la dépression de la Lama varie entre 20 et 35 m. La forêt marécageuse est alimentée de façon permanente par le cours d’eau Hlan, qui prend sa source à Cana et débouche en partie dans le plus long fleuve du Bénin, le fleuve Ouémé (510 km). La zone est soumise à un climat subéquatorial dégradé et aux 4 saisons suivantes d’inégale durée: 2 saisons de pluies alternant avec 2 saisons sèches.

Cette forêt, bien que déjà étudiées par des chercheurs nationaux comme internationaux, n’a pas fini de livrer ses secrets et des espèces inconnues de la zone ou du pays y sont régulièrement découvertes depuis plus d’une décennie.

Cette forêt, assez fragile, est menacée par la pression anthropique (dont le braconnage).

Description du projet : 

A proximité de la forêt Hlanzoun est située la forêt Noundahozoun. Historiquement elle en faisait partie. Cette forêt sacrée est très dégradée et les autorités locales nous ont contacté pour la restaurer et la protéger

Objectifs du projet : 

  • Réalisation du levé topographique et de la carte de la forêt
  • Délimitation physique
  • Etudes diagnostiques et inventaires naturalistes
  • Mise en place d'un comité de gestion
  • Réalisation d'un plan d'aménagement
  • Suivi écologique
  • Intégration de la forêt dans le système des Aires Protégées

Montant du projet : 21 328,54 €

Nombre de bénéficiaires directs : 1 000 personnes

Date de réalisation du projet : Dès que possible

Espèces emblématiques protégées :

  • La flore de la forêt de Hlanzoun est  composée de 241 espèces réparties en 185 genres et 70 familles dont des espèces rares (Uapaca paludosa) et/ou en danger (Hallea ledermannii et Nauclea xanthoxylon). 

  • Cette flore est particulièrement intéressante d’un point de vue de la conservation puisque c’est un véritable réservoir d’espèces dites « guinéo‑congolaises » qui sont très rares dans le Dahomey Gap. Ainsi, la forêt Hlanzoun regroupe 25 espèces végétales de haute importance pour la conservation de la flore au Bénin dont 6 sont menacées sur le plan mondial. Les îlots de forêt dense humide du Sud Bénin, dont fait partie Hlanzoun, doivent être considérés comme prioritaires au niveau national dans la stratégie de conservation de la biodiversité. Ces habitats concentrent 20% de la flore béninoise pour 64% des espèces végétales menacées sur le plan national.

  • La faune, que ce soient les oiseaux (plus de 170 espèces), les insectes (près de 190 papillons diurnes et 60 libellules), les reptiles (21 espèces) ou les poissons (55 espèces), y est très diversifiée. Pour les mammifères, on peut citer les sept espèces de primates  connues de la forêt : le Singe Mone (Cercopithecus mona), le Tantale (Cercopithecus tantalus), le Colobe de Geoffroy (Colobus vellerosus), le Colobe de Van Beneden (Procolobus verus), le Hocheur à ventre roux ou Singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster), enfin pour les prosimiens, le Galago du Sénégal (Galago senegalensis) et le Galago de Thomas (Galagoides thomasi). A noter la présence d’une libellule extrêmement rare sur le plan mondial le Ceriagrion citrinum considéré « En danger d’extinction » selon l’UICN.

  • Globalement ce sont plus de 60 espèces de flore et de faune retenues comme d’importance prioritaire en fonction de leur statut UICN mondial, statut de conservation national, leur répartition et niveau de rareté, voire de leur endémicité. La forêt Hlanzoun doit être considérée comme une zone refuge pour la biodiversité de première importance à l’échelle du Bénin mais aussi pour le Dahomey Gap voire même la sous‑région ouest‑africaine.